Dans le cadre du Programme de Transition Energétique (PTE), BATIVERT a été retenue à l’issue d’un appel d’offres public en qualité d’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage Plus (AMO +). BATIVERT accompagne aujourd’hui les équipes de l’Office Cantonal des Bâtiments dans l’accélération de la rénovation énergétique de son parc immobilier. Notre mission porte plus spécifiquement sur le pilotage des rénovations des chaufferies, afin d’accompagner l’État dans l’atteinte de ses objectifs de réduction des consommations énergétiques et de décarbonation. Nos deux chefs de projets expérimentés, Stéphane Franck et Yannick Moulin, reviennent sur les contours et enjeux de cette mission pluriannuelle.

Pouvez-vous nous rappeler brièvement le contexte dans lequel vous intervenez ?
Yannick Moulin. L’État de Genève a engagé un programme d’amélioration énergétique d’envergure visant environ 1 800 bâtiments, dont près de 300 ont été identifiés comme prioritaires. Il s’agit d’écoles, de bâtiments administratifs, de centres pénitentiaires ou judiciaires, ainsi que d’autres infrastructures publiques.

Dans l’appel d’offres AMO+, plusieurs volets thématiques ont été définis : lumière, ventilation, chaufferies, photovoltaïque & toitures, optimisations, CECB+ et enveloppe thermique. BATIVERT intervient sur la thématique des chaufferies, avec des objectifs clairs : réduire les consommations, sortir des énergies fossiles et contribuer à atteindre le 100% énergies renouvelables à l’horizon 2050.

Comment s’organise votre rôle en tant qu’AMO+ ?
YM. Nous jouons un rôle d’interface et de coordination entre le responsable de projet de l’OCBA, les mandataires, les bureaux techniques et les entreprises.
La mission comprend notamment la gestion des appels d’offres, le suivi financier, le planning, la maîtrise des risques, ainsi que le pilotage des indicateurs qualité–coûts–délais–risques (QCDR). Elle s’inscrit dans les différentes phases définies par les normes SIA, avec une attention particulière portée au respect des objectifs énergétiques fixés par le maître d’ouvrage.

Quelles sont les exigences principales associées au mandat  ?
YM. Pour le volet chaufferies, l’objectif est la sortie des énergies fossiles. Les solutions envisagées incluent les pompes à chaleur, les chaufferies bois ou les raccordements à des réseaux de chauffage à distance (CAD). Les performances visées requièrent une réduction significative des émissions de CO2.

Les objectifs à atteindre sont les suivants :  
– Pour les installations thermiques : Réduction de 60% de la consommation
– Pour les installations thermiques renouvelables : Sortir des énergies fossiles pour atteindre 100% de renouvelable en 2050 et réduction de 60% de la consommation 
– Une réduction des émissions de CO2 ciblées à 6kg/m2/an

Sur combien de bâtiments travaillez-vous ? Quelle est la volumétrie du projet ?
YM. Parmi les 300 bâtiments concernés, nous gérons déjà 25 chaufferies autonomes et 25 chaufferies à raccorder aux réseaux à distance.  
Cela va de la petite chaudière de 14 kW aux grosses installations de 1500 kW.
Tous les bâtiments resteront en exploitation, avec un public plus ou moins sensible, ce qui est un point important que nous intégrons dans nos réflexions, afin d’organiser les travaux avec le minimum d’interactions et de nuisances avec les usagers.

Comment l’équipe BATIVERT se structure-t-elle pour cette mission ?
Stéphane Franck. Nous intervenons en binôme, appuyés par une collaboratrice expérimentée pour l’administration et le suivi. La mission nécessite une organisation structurée afin de répondre aux exigences contractuelles et opérationnelles de l’OCBA.

Quels sont les principaux défis à anticiper ?
SF. Il y a plusieurs défis :
Le calendrier : le programme est ambitieux et nécessite une planification rigoureuse, notamment dans les bâtiments scolaires où les interventions doivent être réalisées hors périodes d’ouverture.
Les contraintes d’usage : travailler en sites occupés impose des mesures adaptées et une coordination renforcée.
La gestion des parties prenantes : la constitution et la coordination des équipes de conception et d’exécution doivent respecter le cadre légal strict des marchés publics.
Les enjeux techniques et financiers : chaque bâtiment présente des caractéristiques propres nécessitant des solutions énergétiques spécifiques pour garantir les performances attendues.

Comment se déroule la contractualisation des mandataires et des entreprises ?
YM. A la fin des phases d’étude nous aurons validé la politique de mise en conformité énergétique de chaque site individuellement.
Nous pouvons alors démarrer les procédures d’appel d’offres, dans un premier temps pour définir l’équipe de conception puis à la fin des études, définir les entreprises qui réaliseront les travaux.
En tant qu’AMO+, nous avons pour mission de rédiger les cahiers des charges pour l’appel d’offres des mandataires puis, pour l’appel d’offres à destination des entreprises, de contrôler les cahiers des charges émis par les mandataires.
Une fois les documents d’appel d’offres rédigés, nous faisons valider les process de mise en concurrence par les services spécialisés de l’Etat. A la réception des offres, nous les analysons et établissons les tableaux comparatifs et les propositions d’adjudication aux services de l’OCBA pour qu’ils puissent valider les adjudicataires.
Actuellement nous avons pour mission de préparer les contrats par adjudicataire pour la signature contractuelle entre l’OCBA et le mandataire ou l’entreprise, selon le type de contrat.
L’ensemble du processus s’effectue dans le respect des règles de la commande publique et des principes de transparence.

Comment vérifiez-vous que les objectifs énergétiques et environnementaux sont bien atteints après les travaux ?
YM. Une phase de monitoring de 1 à 2 ans est prévue (phase SIA 61). Elle permet de suivre les performances réelles, de vérifier le fonctionnement des installations et d’identifier d’éventuelles optimisations.
Les résultats sont transmis à l’OCBA sous forme de rapports, garantissant ainsi la traçabilité et le contrôle des objectifs énergétiques.

Pourquoi, selon vous, l’État a choisi ce modèle AMO+ transverse pour l’ensemble de ses chantiers ?
SF. Le Plan directeur de l’énergie 2020–2030 fixe des objectifs ambitieux. Pour les atteindre, l’État a souhaité renforcer ses capacités internes en s’appuyant sur des compétences externes spécialisées.
Le recours à des AMO+ permet d’élargir temporairement les ressources, tout en conservant une maîtrise totale des orientations stratégiques et des processus.
Notre rôle consiste à apporter une expertise complémentaire en gestion de projets et en rénovation énergétique.

Quel est votre sentiment aujourd’hui, quelques mois après le lancement de votre mission ?
YM. La mission est exigeante et structurante. Les objectifs énergétiques sont importants pour le canton et nécessitent une approche rigoureuse. Notre responsabilité est d’accompagner l’État dans la mise en œuvre de solutions fiables, adaptées et durables.
Pour BATIVERT, c’est l’opportunité de mobiliser notre savoir-faire dans un contexte institutionnel et de contribuer à des projets d’intérêt général.
Stéphane Franck. La dimension du programme implique une mobilisation importante des mandataires et des entreprises du canton, et parfois au-delà. Cette dynamique collective est essentielle pour atteindre les objectifs du PTE.

Quelles perspectives cette mission ouvre-t-elle pour BATIVERT ?
SF. Cette mission nous permet de mobiliser pleinement notre expertise en rénovation énergétique, d’approfondir nos connaissances des processus publics et de renforcer notre capacité à accompagner des projets d’intérêt général. Elle représente également une occasion unique de contribuer, aux côtés de l’État de Genève, à une transition énergétique ambitieuse, efficiente et durable.
En intervenant sur un programme d’une telle ampleur, BATIVERT confirme sa capacité à s’investir dans des projets complexes, à fédérer les compétences nécessaires et à proposer un accompagnement rigoureux, au service de la performance énergétique et du patrimoine bâti du canton.

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Dans le cadre du Programme de Transition Energétique (PTE), BATIVERT a été retenue à l’issue d’un appel d’offres public en qualité d’Assistant à Maîtrise d’Ouvrage Plus (AMO +). BATIVERT accompagne aujourd’hui les équipes de l’Office Cantonal des Bâtiments dans l’accélération de la rénovation énergétique de son parc immobilier. Notre mission porte plus spécifiquement sur le pilotage des rénovations des chaufferies, afin d’accompagner l’État dans l’atteinte de ses objectifs de réduction des consommations énergétiques et de décarbonation. Nos deux chefs de projets expérimentés, Stéphane Franck et Yannick Moulin, reviennent sur les contours et enjeux de cette mission pluriannuelle.

Pouvez-vous nous rappeler brièvement le contexte dans lequel vous intervenez ?
Yannick Moulin. L’État de Genève a engagé un programme d’amélioration énergétique d’envergure visant environ 1 800 bâtiments, dont près de 300 ont été identifiés comme prioritaires. Il s’agit d’écoles, de bâtiments administratifs, de centres pénitentiaires ou judiciaires, ainsi que d’autres infrastructures publiques.

Dans l’appel d’offres AMO+, plusieurs volets thématiques ont été définis : lumière, ventilation, chaufferies, photovoltaïque & toitures, optimisations, CECB+ et enveloppe thermique. BATIVERT intervient sur la thématique des chaufferies, avec des objectifs clairs : réduire les consommations, sortir des énergies fossiles et contribuer à atteindre le 100% énergies renouvelables à l’horizon 2050.

Comment s’organise votre rôle en tant qu’AMO+ ?
YM. Nous jouons un rôle d’interface et de coordination entre le responsable de projet de l’OCBA, les mandataires, les bureaux techniques et les entreprises.
La mission comprend notamment la gestion des appels d’offres, le suivi financier, le planning, la maîtrise des risques, ainsi que le pilotage des indicateurs qualité–coûts–délais–risques (QCDR). Elle s’inscrit dans les différentes phases définies par les normes SIA, avec une attention particulière portée au respect des objectifs énergétiques fixés par le maître d’ouvrage.

Quelles sont les exigences principales associées au mandat  ?
YM. Pour le volet chaufferies, l’objectif est la sortie des énergies fossiles. Les solutions envisagées incluent les pompes à chaleur, les chaufferies bois ou les raccordements à des réseaux de chauffage à distance (CAD). Les performances visées requièrent une réduction significative des émissions de CO2.

Les objectifs à atteindre sont les suivants :  
– Pour les installations thermiques : Réduction de 60% de la consommation
– Pour les installations thermiques renouvelables : Sortir des énergies fossiles pour atteindre 100% de renouvelable en 2050 et réduction de 60% de la consommation 
– Une réduction des émissions de CO2 ciblées à 6kg/m2/an

Sur combien de bâtiments travaillez-vous ? Quelle est la volumétrie du projet ?
YM. Parmi les 300 bâtiments concernés, nous gérons déjà 25 chaufferies autonomes et 25 chaufferies à raccorder aux réseaux à distance.  
Cela va de la petite chaudière de 14 kW aux grosses installations de 1500 kW.
Tous les bâtiments resteront en exploitation, avec un public plus ou moins sensible, ce qui est un point important que nous intégrons dans nos réflexions, afin d’organiser les travaux avec le minimum d’interactions et de nuisances avec les usagers.

Comment l’équipe BATIVERT se structure-t-elle pour cette mission ?
Stéphane Franck. Nous intervenons en binôme, appuyés par une collaboratrice expérimentée pour l’administration et le suivi. La mission nécessite une organisation structurée afin de répondre aux exigences contractuelles et opérationnelles de l’OCBA.

Quels sont les principaux défis à anticiper ?
SF. Il y a plusieurs défis :
Le calendrier : le programme est ambitieux et nécessite une planification rigoureuse, notamment dans les bâtiments scolaires où les interventions doivent être réalisées hors périodes d’ouverture.
Les contraintes d’usage : travailler en sites occupés impose des mesures adaptées et une coordination renforcée.
La gestion des parties prenantes : la constitution et la coordination des équipes de conception et d’exécution doivent respecter le cadre légal strict des marchés publics.
Les enjeux techniques et financiers : chaque bâtiment présente des caractéristiques propres nécessitant des solutions énergétiques spécifiques pour garantir les performances attendues.

Comment se déroule la contractualisation des mandataires et des entreprises ?
YM. A la fin des phases d’étude nous aurons validé la politique de mise en conformité énergétique de chaque site individuellement.
Nous pouvons alors démarrer les procédures d’appel d’offres, dans un premier temps pour définir l’équipe de conception puis à la fin des études, définir les entreprises qui réaliseront les travaux.
En tant qu’AMO+, nous avons pour mission de rédiger les cahiers des charges pour l’appel d’offres des mandataires puis, pour l’appel d’offres à destination des entreprises, de contrôler les cahiers des charges émis par les mandataires.
Une fois les documents d’appel d’offres rédigés, nous faisons valider les process de mise en concurrence par les services spécialisés de l’Etat. A la réception des offres, nous les analysons et établissons les tableaux comparatifs et les propositions d’adjudication aux services de l’OCBA pour qu’ils puissent valider les adjudicataires.
Actuellement nous avons pour mission de préparer les contrats par adjudicataire pour la signature contractuelle entre l’OCBA et le mandataire ou l’entreprise, selon le type de contrat.
L’ensemble du processus s’effectue dans le respect des règles de la commande publique et des principes de transparence.

Comment vérifiez-vous que les objectifs énergétiques et environnementaux sont bien atteints après les travaux ?
YM. Une phase de monitoring de 1 à 2 ans est prévue (phase SIA 61). Elle permet de suivre les performances réelles, de vérifier le fonctionnement des installations et d’identifier d’éventuelles optimisations.
Les résultats sont transmis à l’OCBA sous forme de rapports, garantissant ainsi la traçabilité et le contrôle des objectifs énergétiques.

Pourquoi, selon vous, l’État a choisi ce modèle AMO+ transverse pour l’ensemble de ses chantiers ?
SF. Le Plan directeur de l’énergie 2020–2030 fixe des objectifs ambitieux. Pour les atteindre, l’État a souhaité renforcer ses capacités internes en s’appuyant sur des compétences externes spécialisées.
Le recours à des AMO+ permet d’élargir temporairement les ressources, tout en conservant une maîtrise totale des orientations stratégiques et des processus.
Notre rôle consiste à apporter une expertise complémentaire en gestion de projets et en rénovation énergétique.

Quel est votre sentiment aujourd’hui, quelques mois après le lancement de votre mission ?
YM. La mission est exigeante et structurante. Les objectifs énergétiques sont importants pour le canton et nécessitent une approche rigoureuse. Notre responsabilité est d’accompagner l’État dans la mise en œuvre de solutions fiables, adaptées et durables.
Pour BATIVERT, c’est l’opportunité de mobiliser notre savoir-faire dans un contexte institutionnel et de contribuer à des projets d’intérêt général.
Stéphane Franck. La dimension du programme implique une mobilisation importante des mandataires et des entreprises du canton, et parfois au-delà. Cette dynamique collective est essentielle pour atteindre les objectifs du PTE.

Quelles perspectives cette mission ouvre-t-elle pour BATIVERT ?
SF. Cette mission nous permet de mobiliser pleinement notre expertise en rénovation énergétique, d’approfondir nos connaissances des processus publics et de renforcer notre capacité à accompagner des projets d’intérêt général. Elle représente également une occasion unique de contribuer, aux côtés de l’État de Genève, à une transition énergétique ambitieuse, efficiente et durable.
En intervenant sur un programme d’une telle ampleur, BATIVERT confirme sa capacité à s’investir dans des projets complexes, à fédérer les compétences nécessaires et à proposer un accompagnement rigoureux, au service de la performance énergétique et du patrimoine bâti du canton.

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